Archive dans 1 mars 2020

Bilan de l’hiver météorologique 2019-2020 en Seine-Maritime

Rappel de nos tendances saisonnières : en novembre 2019, Météo 76 a établit une tendance plus douce et plus humide que la moyenne (par rapport à la référence climatique 1981-2010) pour l’hiver météorologique qui a eu lieu du 1er décembre au 29 février. Cette tendance s’affirme par l’appui de données officielles suivantes…

> Sur les trois derniers mois, les températures ont été largement supérieures à la normale (1981-2010) avec une anomalie de l’ordre de +2,1°C (+7°C entre décembre et février contre une moyenne de +4,9°C). Cet hiver s’est caractérisé par 15 jours de froid seulement contre 84 jours de douceur, sur 99 jours. Aucun record de température a été observé, néanmoins le 19 décembre 2019 a été la 3ème journée la plus chaude pour un mois de décembre. Pour vous donner une ordre d’idée, voici le top 3 des hivers les plus doux en Seine-Maritime :

2015-2016 : +7,5°C*

2019-2020 : +7°C*

2006-2007 : +6,6°C*

*Température moyenne de l’hiver entre le 1er décembre et le 28 février (29 février tous les 4 ans).


> La pluviométrie a été largement excédentaire par rapport à la normale (1981-2010) avec une anomalie de l’ordre de +31 %. Sur les trois derniers mois, il est tombé :

245,7 mm au Havre (moyenne : 210 mm)

277,7 mm à Dieppe (moyenne : 205,1 mm)

317,7 mm à Rouen (moyenne : 227,6 mm)

Cela fait une moyenne de 280 mm (sur 3 stations réparties) contre une moyenne de 214 mm (référence 1981-2010). Malgré vos ressentis, l’hiver 2019-2020 n’est pas le plus humide enregistré, il figure dans le top 5 mais se classe quatrième. Voici le classement.

1994-1995 : 334 mm*

2017-2018 : 316 mm*

2000-2001 : 284 mm*

2019-2020 : 280 mm*

2002-2003 : 248 mm*

*Pluviométrie moyenne de décembre à février en Seine-Maritime en prenant en compte les 3 stations officielles dont le Havre, Rouen et Dieppe.

Ces pluies ont été particulièrement bénéfiques pour les sols et les nappes phréatiques après un printemps et un été 2019 plus sec augurant une sécheresse départementale durable. En effet, les quantités de pluies tombées durant l’automne et le début de l’hiver ont permis à la sécheresse de s’estomper au 1er janvier 2020. Depuis cette date, les nappes phréatiques se portent très bien. Elles peuvent encore se remplir puisque nous disposons d’importantes capacités. En revanche, les sols ont beaucoup plus de mal à l’accepter. L’espèce végétale a du mal à puiser son énergie pour absorber l’eau. De ce fait, les champs principalement sont littéralement noyés. Il sera impérativement nécessaire de connaître une période anticyclonique pour affaisser tout cela.

On notera également qu’aucune chute de neige n’a été relevée durant l’hiver 2019-2020 sur 2 stations de la Seine-Maritime. Au Havre, un hiver sans neige c’est du jamais vu depuis 2014, encore plus loin après depuis 1974. A Dieppe, c’est du jamais vu depuis 2011. Ce n’est pas si loin que ça.


> L’ensoleillement a par contre été désastreux pour la faune et la flore ainsi que l’espèce humaine. Nous ne disposons pas de réel indicateur mais l’ensoleillement a été déficitaire de -23 % en décembre et -86 % pour janvier. Il n’y a pas de chiffre pour février. De toute manière, il n’est pas nécessaire de communiquer des chiffres car dans la globalité le ressenti a été médiocre pour de nombreuses personnes ainsi que la faune et la flore. Le manque de vitamine se faisait réellement ressentir.

> Enfin, l’hiver 2019-2020 est-il le plus venteux ? Nous avons enregistré du 1er décembre au 29 février une valeur de 32 coups de vent/tempêtes, soit le deuxième hiver le plus venteux depuis 1999. Voici un classement des 8 hivers les plus venteux répertoriés depuis 1999. Avant 1998, les données n’étaient pas entières. Il arrivait d’avoir des données venteuses 10 jours sur 30 par exemple.

2000-2001 : 34*

2019-2020 : 32*

2006-2007 : 31*

2001-2002 : 30*

1999-2000 : 30*

2014-2015 : 28*

2007-2008 : 23*

2011-2012 : 19*

*Nombre de coups de vent/tempêtes observés en Seine-Maritime du 1er décembre au 28 février (29 février tous les 4 ans) avec des rafales supérieures à 80 km/h près des côtes.

Bilan climatique de février 2020

Le mois de février 2020 a été très doux, très humide et venteux.

Sur l’ensemble du mois, la Seine-Maritime a été globalement influencée par un flux d’ouest dépressionnaire, c’est à dire que les dépressions étaient très souvent proches de notre département. Une petite période du 4 au 8 février a été très calme avec un puissant anticyclone qui s’est ancré en Seine-Maritime. Du 9 au 29 février, le flux d’ouest a ensuite dominé avec une succession de 16 coups de vent (rafales supérieures à 80 km/h), dont 3 tempêtes en 7 jours (rafales supérieures à 110 km/h). Aucun record de rafale de vent à la clé. On a déjà connu des mois de février aussi venteux tels que février 2014 (14 coups de vent) et février 2002 (17 coups de vent). Le pire reste février 1995 avec plus de 20 coups de vent/tempêtes mesurés.

Les températures ont été supérieures à la normale tout au long du mois, sur 29 jours consécutifs, avec seulement 4 matinées de gel observées en moyenne en Seine-Maritime. On a dépassé entre 10 à 12 fois la barre des 10 degrés, 1 fois la barre des 15 degrés. Aucun record de température à la clé.

Concernant la pluviométrie… Elle a été largement excédentaire sur toute la Seine-Maritime avec la zone de Rouen qui a été la plus perturbée ce mois-ci. On relève 90,5 mm de pluie au Havre (station de la Hève), 118 mm à Dieppe et 133,4 mm à Rouen. Aucun record à la clé bien que la station de Rouen s’en est vachement approchée : en effet, le dernier chiffre record est de 134,4 mm en février 1970. Les cumuls de pluie exorbitants ont permis à la sécheresse de s’estomper. Les nappes phréatiques sont bien remplies. Au vu des capacités que nous possédons, les nappes peuvent continuer de se remplir. En revanche, les sols n’arrivent pas à observer l’eau, notamment dans les champs, ce qui créer des flaques d’eaux gigantesques et des perturbations pour les agriculteurs. Il est impératif de connaître une période sèche et anticyclonique pour affaisser tout ça.

Les faits marquants de ce mois-ci sont l’anomalie de température à nouveau excédentaire. La douceur a été largement dominante. Également, cette succession de coups de vent et de tempêtes qui a causé de nombreux dégâts sur les réseaux routiers et électriques.

Nous n’avons pas de données concernant l’ensoleillement mais je pense que celui-ci a été largement inférieur à la normale.

Températures excédentaires

Par rapport à la moyenne climatique 1981-2010, l’anomalie de température affiche un excédent important de l’ordre de +3,1°C (en prenant en compte les températures minimales et maximales ; la station du Havre, de Rouen et de Dieppe).

Précipitations excédentaires

Par rapport à la moyenne climatique 1981-2010, l’anomalie de précipitation est largement excédentaire de l’ordre de +108 %.