Bilan climatique d’août 2020

Photo de Florent M. au-dessus de Dieppe / 16 août 2020 / Archives

En Seine-Maritime, août 2020 a été très contrasté avec une première quinzaine plus sèche et chaude et une seconde quinzaine plus humide et de saison. Durant les 4 premiers jours, la météo a été de saison avec un temps calme, variable et des températures qui se sont situées entre 20 et 25°C.

  • A partir du 5 jusqu’au 12 août, une masse d’air très chaude a envahi notre pays dont la Seine-Maritime. Nous avons subi de plein fouet une canicule sévère qui a duré pratiquement une semaine en atteignant des valeurs remarquables de l’ordre 36 à 38°C (environ 34-35°C maximum pour les littoraux). Par manque de vent, la chaleur a été étouffante et insupportable surtout dans ce contexte inédit.
  • Cet épisode de forte chaleur a été essuyé par une dégradation orageuse qui nous a touché entre le 11 et 13 août. Les orages ont été en grande partie localisés le 11 août en touchant fortement le Pays de Bray, l’intérieur du Pays de Caux et près de la Seine où l’on a enregistré jusqu’à 40 mm vers Tancarville et Berville-sur-mer, aussi vers le Petit et Grand Quevilly ; jusqu’à 60 mm du côté de Moriennes, Marques, Nullemont, Auvilliers, Illois, Mortemer et près de l’A29 (toujours dans le Pays de Bray). Une dégradation plus sévère et généralisée s’est abattue en Seine-Maritime le mercredi 12 août entre 18h et 1h du matin en touchant en premier lieu l’agglomération du Havre suivi de tous le Pays de Caux (au bout de 2 heures !). Il était tombé en quelques heures pratiquement 50 mm dans certains quartiers du Havre avec notamment la Rue de Verdun inondée. Il s’était déjà passé la même chose le 17 juin 2020 après le passage d’un orage fort. Les orages se sont ensuite décalés vers le Pays de Bray et le littoral (Etretat au Tréport) où là aussi des cumuls importants ont été observés.

Le 13 août, de nouveaux orages localisés ont éclaté en fin de journée. C’est la ville de Rouen qui a été durement touché où l’on a observé 25 à 30 mm sur Rouen Rive-Droite, 30 à 40 mm localement 50 sur Bihorel, Darnétal, Bonsecours, Belbeuf et Mesnil-Esnard… Il y a eu pas mal d’inondations dans le même genre qu’au Havre. Les températures ont ensuite baissé pour le week-end du 15 août mais il faisait encore lourd dans les appartements et maisons car la chaleur écrasante ne partait pas d’aussi tôt !

Un nouvel épisode orageux a été confirmé pour le 16 août avec une perturbation pluvieuse et orageuse le matin suivi d’averses orageuses l’après-midi. En fin de journée, un puissant orage actif a traversé certains cantons de la Seine dont Duclair/Jumièges suivi de Barentin/Limésy/Butot/Beautot avec des dégâts majeurs et mineurs suite aux fortes rafales de vent et aux chutes de grêle.

  • Les 5 derniers jours d’août ont été frais, humide et venteux. On a enregistré une valeur de 101 km/h au Cap de la Hève, 93 km/h à Dieppe, 83 km/h au Havre. Ce fût un coup de vent inhabituel pour la saison mais qui n’est en aucun cas inédit. En parlant du vent, on avait aussi observé une rafale de l’ordre de 109 km/h au Cap de la Hève le 12 août au passage de l’orage.

En termes de températures, un record de chaleur a été enregistré avec 38.4°C le 9 août 2020 à Rouen (ancien record de 38.1°C le 11 août 2003). C’est la deuxième température la plus chaude jamais observée à Rouen (derrière les 41.3°C de juillet 2019). Sur l’ensemble du mois, la ville de Dieppe vient de connaître son mois le plus chaud, toutes saisons confondues, avec une moyenne de 23.3°C contre 20.7°C « habituellement ». Août 2020 est le 5ème plus chaud au Havre et 2ème à Rouen.

Les perturbations ont été quasiment absentes mais quand elles étaient de passage, elles n’y sont pas allées de main morte. En effet, voici les cumuls observés ce mois-ci :

  • 46.2 mm à Dieppe
  • 63.1 mm à Petiville
  • 64.6 mm à Rouen
  • 72.1 mm à Notre Dame de Bliquetuit
  • 73.5 mm à Cuy-St-Fiacre
  • 73.7 mm au Cap de la Hève
  • 75.1 mm au Havre
  • 104.3 mm à Goderville
  • 105.4 mm à Bouelles
  • 109.3 mm à la Chapelle-St-Ouen
  • 113.4 mm à St-Germains d’Etables
  • 115.5 mm à Ectot-Lès-Baons
  • 124 mm à Vinnemerville
  • 138.2 mm à Eu
  • 168.4 mm à Butot

Notez un sacré écart de cumuls de pluies entre Dieppe et St-Germain alors que 15 km séparent ces deux villes. C’est surtout vers Butot, Beautot, Yerville, Limésy, Saussay, Emanville et ces secteurs proches qu’il est tombé le plus durant ce mois d’août. C’est une bonne nouvelle car la sécheresse de surface s’est nettement atténuée.

Enfin, l’ensoleillement a été plutôt correct avec 189 heures et 30 minutes d’ensoleillement (donnée avec la station de Rouen uniquement, aucune autre station ne dispose de ce genre d’information).

A la demande, voici une comparaison en termes de moyenne pluviométrique pour août sur les 5 dernières années, comprenant les trois stations météo principales du 76 (Le Havre, Rouen et Dieppe).

2020 : 61.5 mm

2019 : 41.5 mm

2018 : 52.8 mm

2017 : 68.9 mm

2016 : 31.5 mm

2015 : 110 mm

On remarque qu’août est généralement le mois le plus humide de l’été en Seine-Maritime (je vous invite à revoir nos bilans climatiques de juin et juillet dernier où l’on faisait une comparaison des 5 dernières années aussi, et elles étaient plus sèches que la moyenne).

Et si on faisait un résumé ?

Températures excédentaires

Par rapport à la référence 1981-2010, l’anomalie de températures affiche un léger excédent de l’ordre de +2.3°C en prenant en compte les températures minimales et maximales des trois stations principales Le Havre, Rouen et Dieppe.

Précipitations légèrement déficitaires, nombreuses disparités selon les cantons

Par rapport à la référence 1981-2010, l’anomalie de précipitations affiche un léger déficit de -10%. Mais dans certaines zones comme le Havre, Rouen et l’intérieur du Pays de Caux, l’anomalie de précipitations est largement excédentaire.

Ensoleillement correct

L’ensoleillement est de saison avec -1% (avec la station de Rouen uniquement).

Le brouillard : un phénomène difficilement prévisible !

Photo d’illustration via Pixabay

Qu’est ce que le brouillard ? Au sens propre du terme, c’est un nuage. On évoque ce terme quand la visibilité est très réduite, le plus souvent en-dessous de 1500 mètres. On parle de brume quand la visibilité est supérieure à 1500 mètres. En Seine-Maritime, le brouillard est un phénomène classique. Il en existe deux cas : le brouillard par rayonnement et le brouillard d’advection. Explication avec notre météorologue local Benoît.

La définition du brouillard est aussi plus technique : c’est un nuage composé de gouttelettes d’eaux qui sont en suspension dans l’atmosphère (dans l’air). Ces dernières glissent vers le sol quand le vent est inférieur à 10 km/h mais aussi lorsque l’humidité est saturée à 100 % et que la température dans l’air atteint le point de rosée, c’est-à-dire que les gouttelettes sont au summum de leur saturation. Elles sont ainsi compactes et ne sont plus en mouvement.

Concernant le brouillard par rayonnement, la nuit est claire, les rayons lunaires atteignent le sol, la température au sol baisse. Vice-versa : les rayons lunaires qui arrivent au sol sont immédiatement renvoyés vers l’espace ne maintenant pas une température élevée (sorte de ricochet). L’air se refroidit ainsi puis atteint sa rosée : comme dit un peu plus au-dessus, c’est l’air saturé au maximum qui provoque de la condensation donc de l’humidité qui se forme et « grossit ».

Nous avons aussi le brouillard d’advection, terme un peu plus complexe et plus difficile à prévoir. En effet, il se produit quand une masse d’air chaude rencontre une masse d’air froide au sol, comme un contact air chaud/air froid. Ce processus de contraste est tellement rapide. Il arrive plus généralement au printemps et en automne quand les masses d’air chaudes et froides ne sont pas éloignées de la France. Pour être plus clair, imaginez un jour il fait froid dans l’atmosphère. Le vent se lève (venu de la mer), ce dernier s’accompagne d’humidité et de douceur qui ventile ces deux paramètres vers de l’air plus froid. Ce contact va provoquer une condensation donc un « nuage de brouillard ». Là encore, la température de la mer qui rentre dans les terres atteint son point de rosée donc comme je le répète sa saturation d’humidité au maximum.

La question que vous devez vous poser : mais pourquoi est ce si compliqué à prévoir ? Il faudrait en fait connaître le taux d’humidité, la température de l’air et de la rosée dans chaque recoin de la Seine-Maritime. Dans la journée, il est possible que l’humidité ne soit pas aussi importante que prévu pour des raisons diverses tels que le vent, les nuages et l’ensoleillement et aussi l’environnement auquel il est dû. Il suffit également que les rayons lunaires (du ciel) ne soit pas réfractés par les rayons lunaires terrestres (des terres) : ces rayons pourraient très bien ne pas arriver à destination, autrement dit dans le ciel. De nombreux éléments sont utiles à cette prévision mais même les modèles météo ont du mal à appréhender la localisation exacte. Ils arrivent à les prévoir en général mais à quelques kilomètres près, l’échec peut être total et fatal ! Selon notre météorologue Benoît, le brouillard est le troisième le plus difficile à prévoir, après les orages et la neige.

Des questions à propos de ce sujet ? N’hésitez pas à consulter la rubrique contact.

L’hiver 2019-2020 le plus froid depuis 30 ans : info ou intox ?

Un article qui fait fureur à cette période de l’année depuis plusieurs années… « L’hiver 2019-2020 pourrait être le plus froid depuis 30 ans » ; « La bête de l’Est arrive cet hiver ». Des titres très accrocheurs (« putaclic ») et des termes grotesques qui incitent le public à cliquer sur le lien pour satisfaire et faire peur à ce dernier.

Problème : en effet, les faux articles sont publiés par des gens qui se font passer pour des spécialistes météo alors que ce n’est pas le cas. Ainsi, les vrais météorologues en subissent les conséquences… je cite « vous savez même pas prévoir à 3 jours, alors à 3 mois ! ». Je souligne le fait qu’il est bon de choisir sa source officielle avant de crier au grand loup…

Bien que les tendances saisonnières soient un sujet encore sensible à prévoir, des progrès ont été observés ces dernières années. En effet, il est possible de déterminer dans les grandes lignes les potentielles anomalies (de températures, de précipitations et d’ensoleillement) pour un trimestre à venir. Par exemple, pour cet hiver, le trimestre décembre-janvier-février est prévu globalement plus doux, plus humide que la normale. En revanche, il est possible qu’un mois sur les 3 soit plus sec et plus froid. Elle est là la complexité de l’étude des tendances saisonnières.

Bref, en résumé : cet article qui revient chaque année est une fake news qui veut vous faire entendre ce que vous voulez écouter, à contrario des météorologues officiels qui tentent toujours au mieux d’apporter leurs expériences personnelles et leurs connaissances acquises.

« Vague de froid » cette semaine ?

Relayé un paquet de fois, un article a été publié ces dernières heures concernant la météo de cette semaine avec comme sujet une « vague de froid exceptionnelle » ou encore « vague de froid de grande ampleur »… Qu’en est-il réellement ? Notre météorologue Benoît vous explique.

Les médias n’en font – encore une fois – qu’à leur tête ! En effet, ce genre d’article a été énormément partagé sur les réseaux sociaux indiquant une vague de froid pour cette semaine sur la France. Or, c’est complètement FAUX ! L’indécence et l’absurdité sont les mots que j’emploierai pour ce cas-là. C’est une nouvelle fois la communauté météo qui est « attaquée », professionnelle et amateur, qui sont totalement discrédités à cause de ça. Y’en a marre !

En Seine-Maritime, il s’agira simplement d’une baisse des températures relative, ce qu’on peut appeler en cette saison un coup de froid classique. En effet, les températures matinales seront légèrement positives (situées entre 2 et 5°C) et les maximales se situeront entre 6 et 8°C. Pas de quoi en faire tout un plat. On ne parlera pas non plus de chutes de neige en plaine.

Pour rappel, une vague de froid se caractérise par de fortes gelées et des températures maximales négatives durant au moins DEUX JOURS. Ça ne sera absolument pas le cas cette semaine.

Bilan climatique d’Octobre 2019

Le mois d’octobre 2019 a été plus doux et plus humide que la normale.

Sur la moyenne d’Octobre, un flux d’ouest-sud-ouest/ouest-nord-ouest a largement dominé. Un système dépressionnaire a été souvent ancré sur l’Atlantique fournissant des perturbations de tout types (averses, pluies en continu) ainsi qu’une nébulosité importante. L’Anticyclone des Açores était souvent rétracté dans son pays d’origine : les Açores.

Deux courtes périodes fraîches ont été observées, une fois en début de mois (le 3 octobre, on a relevé les valeurs suivantes : 1.9°C de minimale à Rouen, 4.7°C à Dieppe et 8.5°C au Havre) et une autre en fin de mois (du 27 au 31). Seules 2 matinées sur 31 ont été plus froides que la moyenne. La barre des 20°C a été dépassée 4 fois. Le jour le plus pluvieux fût observé le 15 octobre. Aucun record absolu a été observé ce mois-ci.

Températures excédentaires

Par rapport à la moyenne 1981-2010, l’anomalie de température a été légèrement supérieure à la normale de +0.8°C, moyennant les trois stations officiels de la Seine-Maritime (Le Havre, Rouen, Dieppe).

Précipitations excédentaires

Les précipitations ont été largement excédentaires de +77% (~146 mm contre ~86 mm en moyenne) par rapport à la moyenne 1981-2010.

Ensoleillement déficitaire

La durée d’ensoleillement a été déficitaire d’environ 50 % (52h au total contre 107h en moyenne) par rapport à la moyenne 1981-2010.

Point sur la sécheresse !

Carte départementale des arrêtés au 20/09/19 / Source : Propluvia

Depuis au moins déjà 5 ans, la situation hydrologique ne cesse de s’empirer en France avec plus de 80 départements en restrictions d’usages d’eaux (alerte maximale). C’est à l’heure actuelle du jamais vu. En cause, des hautes pressions omniprésentes qui bloquent toutes perturbations océaniques sur notre territoire.

Nous concernant, « tout va pour le mieux » peut-on dire ! En effet, la Seine-Maritime n’est pas fortement touchée par la sécheresse, du moins pour ce qui est des eaux souterraines. En revanche, les signaux sont importants pour les eaux superficielles, autrement dit nos sols. Bien que l’hiver dernier ait été humide, cette année est catastrophique en terme de précipitations puisque depuis le 1er janvier nous observons seulement 300 mm (tandis que la moyenne annuelle est de 1043 mm). Nous sommes en septembre, je vous laisse réfléchir…

En résumé, notre département est globalement en vigilance. Il y a une alerte jaune pour le bassin de la Bresle, le bassin de l’Yères et le bassin de l’Austreberthe.

Bienvenue sur Météo76

Bienvenue sur notre nouveau site www.meteo76.fr

Né début février 2017, Météo76 est un site dédié à l’information météorologique en Seine-Maritime. Il s’agit d’une filiale locale de Météo-Contact (site national).

Nos domaines d’intervention se concentrent essentiellement à la prévision et la surveillance des phénomènes météo extrêmes à l’échelle du département de la Seine-Maritime.

Météo76 s’engage à faire les meilleurs efforts pour assurer l’exactitude de ses prévisions et tendances météorologiques. Contrairement à de nombreux sites météo (fournissant des prévisions automatiques), l’intégralité des prévisions et tendances météorologiques présentes sur notre site sont expertisées par des météorologues (prévisionnistes).

Ainsi, nos météorologues analysent en continu les données météorologiques et les sorties des modèles numériques issus des supercalculateurs, afin de fournir des prévisions et tendances météorologiques précises, fiables.

En septembre 2019, Météo76 adopte une version 2.0 avec une nouvelle interface.

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